EVENEMENTS DE SIDI IFNI: SAMEDI NOIR DE JUIN 2008

Publié le par KAISSA

 

Que peut-on déduire des événements de SIDI IFNI ?

 

 

 

 

 

L’intervention musclée des forces spéciales et auxiliaires à Sidi Ifni a démontré une fois de plus que le processus démocratique est fragile au Maroc et que les libertés essentielles sont loin d’être la priorité des pouvoirs publics en ce début du 21ème siècle.

Tous les indices prédisent le même constat : Le Maroc doit faire beaucoup de progrès dans le domaine des droits de l’homme, de la liberté d’expression et d’égalité devant la loi.

Ces principes caractérisent l’Etat de droit où les individus sont égaux indépendamment de leur origine sociale, de leur statut économique et de leur place dans la société.

Pour revenir aux événements de Sidi Ifni et d’ailleurs, la réponse sécuritaire n’a jamais été la solution aux problèmes de fond qu’ils soient d’ordre économique ou social. Certes, le Maroc n’est pas un pays riche et industriel, ses marges de manœuvre sont très étroites, mais la volonté de concrétiser les promesses et de mener une politique économique en faveur du développement, fait défaut dans ce pays. Ainsi, la priorité est donnée longtemps aux grandes métropoles et aux régions touristiques qui se sont développées en raflant les fruits de la croissance qu’a connu le Maroc ces dernières décennies.

Sidi Ifni est l’exemple type d’isolement et marginalisation urbaine. Le port de la ville qui est sensé être le moteur de développement est laissé à l’abondant, l’infrastructure est inexistante à tel point que les populations se référent à l’époque coloniale où la ville avait sa place en Afrique du Nord en tant que capitale des colonies espagnoles en Afrique.


La situation économique globale et le désarroi des populations constituent une  bombe à retardement et l’explosion partielle de ces derniers jours témoigne de la gravité de la situation car les populations se sont lassées des visites officielles et les promesses non tenues.


Ce que veulent ces populations de Sidi Ifni c’est la reconnaissance de leur marocanité à travers un programme d’urbanisation, d’assainissement des eaux, des routes reliant la ville à Tan tan, la modernisation du port et l’emploi des jeunes.


Ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui, car plusieurs messages ont été adressés au Premier Ministre, au roi Mohamed VI et autorités de tutelle, malheureusement sans aucune réponse concrète. Et voilà aujourd’hui la presse internationale et les médias du monde entier s’emparent du problème, ce qui fragilise et met en cause l’image du Maroc dans le monde entier.

Pour préserver la cohésion sociale dans cette région et éviter la fracture sociale et donc  la collusion et le naufrage identitaire, l’Etat doit se ressaisir et met en ouvre une varie politique de développement en s’ouvrant davantage aux différents acteurs et sensibilités d’Aitbaamrane pour agir ensemble pour l’avenir de cette région.

 

 AUTEUR: ABDALLA KAISSA
                                                         
  Le 21 juin 2008

  

 

Publié dans SOCIETE

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